La convocation : Nollywood à l'assaut du harcèlement sexuel dans les universités africaines

Sorti le 6 novembre 2020 sur Netflix, la Convocation, réalisé par Kunle Afolayan relate le combat d'une brillante étudiante nigériane après une tentative de viol par son professeur.

Inspirée de faits réels, l'intrigue prend place à l'université de Lagos au Nigeria.  Moremi, interprétée avec brio par Temiloluwa Otedola, est victime de harcèlement sexuel de la part d'un éminent universitaire invité, le professeur Lucien N’Dyare (Jimmy Jean-Louis), qui s'avère être son tuteur. La jeune femme est entraînée malgré elle dans une relation complexe et ambigüe avec son professeur. Un soir, alors qu'elle est seule chez lui, il tente de la violer. Moremi parvient à s'enfuir. S'ensuit un chantage sexuel de la part de Lucien N'Dyare. Furieux du rejet de l'étudiante, il menace de saboter son année. Mais Moremi ne l'entend pas de cette oreille, soucieuse de son avenir comme de son intégrité, elle décide de se battre, et confronte sa parole à celle de l'universitaire.

Sans plus attendre, Afroconfluences vous livre sa critique.

On adore :

• le thème : Ce film explore un sujet jusqu'à lors tabou : le chantage sexuel et le harcèlement dans les universités africaines. Du professeur manipulateur à la défiance de l'institution en passant par le slut shaming et le victim blaming des élèves, tous ses aspects sont abordés. Lucien N'Dyare s'adonne à un harcèlement pervers et ira jusqu'à agresser sexuellement son élève.  Ini Edo dans le rôle de Gloria, incarne non seulement une jeune femme vénale, prête à user de ses charmes avec ses professeurs, mais aussi, une "frenemy", qui, jalouse de ses résultats académiques et de l'attention que le professeur accorde à Moremi, sera prête à témoigner contre son amie. Enfin, Koyejo, le compagnon de Morermi (Gabriel Afolayan) se rend coupable de victim blaming. En effet, il accuse sa petite amie d'avoir provoqué le harcèlement de son professeur. Il met un terme à leur relation car elle accepte de participer à un voyage scolaire organisé par Lucien N'Dyare. Après la tentative de viol, il peine à soutenir Moremi et lui rappelle qu'il n'approuvait pas sa participation au voyage scolaire.

• Le courage de Moremi. Malgré son jeune âge, la défiance du corps enseignant, les mensonges de Lucien, et le rejet de son conjoint, elle n'abandonne pas son combat. Elle est érigée en modèle universel. Toute femme qui a été victime de harcèlement sexuel peut se reconnaître en elle. Son histoire exhorte à l'action.

• Les messages :

• Briser la loi du silence, c'est ouvrir la voix à toutes les femmes victimes de harcèlement sexuel.

• La vérité finit toujours par refaire surface

• La vision d'une Afrique moderne, d'une jeunesse ambitieuse, engagée pour les droits des femmes

• La mise en valeur du patrimoine intellectuel et culturel africain à travers les échanges inter-universitaires

• Les looks branchés, hauts en couleur, le wax à profusion

De toute évidence Afroconfluences recommande ce film. Toutefois, nous tenons à exprimer quelques réserves.

On aime moins :

• L'intrigue qui manque parfois de vraisemblance

• Les doublages français qui corrompent le jeu d'acteur ( à regarder en VO avec les sous titres si besoin)